«Sur la plage abandonnée…Coquillage et crustacés…lalala…lalala… »
Les premiers weekends à la plage s’accompagnent souvent d’une épreuve qui chaque année se répète, mais à laquelle on ne s’habitue pas. Je parle du maillot de bain et de la tenue de plage qui pour beaucoup d’entre nous – en tout cas pour moi – mettent en évidence blancheur et rondeurs.
Mais, alors que je sirote un coca light sous une paillote face à la mer (tactique du « je reste en retrait»), je vois défiler nymphettes et kéké tatoués.
Ainsi m’apparait une évidence qu’il fallait bien que je partage avec vous :
Nous ne sommes PAS égaux !
Cette vérité est d’autant plus marquée sur les plages d’une ville cosmopolite comme Marseille.
En effet, les discriminations envers les « minorités visibles » sont, ici, complètement renversées.
Sur la plage, les origines orientales qui donnent la peau Café crème, les yeux noirs en amande et aux longs cils, les cheveux épais et ondulés, sont définitivement un atout. Une cambrure de reins couleur ébène vous permet alors de porter n’importe quel short. Taille fine et hanches larges, dès lors qu’elles sont hâlées, ne sont plus rondeurs disgracieuses mais courbes pulpeuses et féminines…
C’est donc sur elles que je vois les tenues de plages, les plus simples, totalement sublimées.
Une mini en jean, un peu délavée, portée avec un marcel blanc et quelques bracelets brésiliens colorés au poignet, se porteront à merveille avec une paire de Bensimon ou, de Birkenstock pour les orteils les plus hardis. Les cheveux longs, relevés négligemment à l’aide d’une grosse pince agrémentée d’une fleur tropicale fuchsia ou turquoise, à condition que la couleur choisie ne jure évidemment pas les sus nommés bracelets brésiliens…
Pour celles qui veulent laissés leurs cheveux au vent, rien de tel que le headband au dessus du front, qui saura apporter un air romantique à leur chevelure (option difficilement envisageable à Marseille, pour cause de mistral)
Pour les peaux « chocolat noir intense », j’imagine un short camouflage, et pour éviter le tout-militaire, un tee-shirt fin, long et souple, manches longues retroussées à mi-bras et col évasé de chez American Vintage. Une coupe afro 70’s qui mettra en valeur une paire de boucles d’oreilles choisie selon l’humeur : plumes pendantes ou créoles, à vous de voir pourvu qu’elles soient la touche de couleur qui manquait à cette tenue, et qui pourra s’assortir avec une jolie paire de sandales (tongs ou espadrilles)
Me concernant, moi qui suis plus proche physiquement des picards que des « trop-nombreux-auvergnats », je réalise combien l’épreuve du premier weekend à la plage de la saison est devenue moins douloureuse depuis que je suis mariée. Car, si bien entendu on a toujours envie de rester belle aux yeux de son mari, on mise beaucoup sur son infinie tendresse, sa bienveillance. Et aux sceptiques je répondrai que même Aznavour lorsqu’il chante « tu t’laisses aller…tu t’laisses aller… » est toujours mariée à Bobonne dans sa chanson !
La routine, le laisser-aller sont trop souvent montrés du doigt lorsqu’un mariage s’effrite. Pourtant des couples jeunes, beaux, brillants qui divorcent, il y en a plein aussi – peut-être plus encore si on considère qu’être attractif augmente le risque d’être séduit au détour d’une rue/avenue/boulevard, d’un rayon de boites de conserve chez Leclerc/Carrefour/Auchan/Leader Price ou d’une machine à café/thé/chocolat/mokaccino dans le couloir d’une société…
C’est peut-être moins le laisser aller que l’indifférence qui tue le couple. Les attentions des premiers mois, les cafés au lit, les « je t’aime » sur des post –it collés sur le miroir de la salle de bain, les sms « vite ! À ce soir, tu me manques » envoyés au cours une réunion –toujours- trop longue…
A ceux qui se diront « c’est vrai, je devrais faire un effort… », je serais tentée de répondre qu’il est déjà trop tard.
Parce qu’être attentionné, relève plus de la générosité. On n’est pas censé faire des efforts justement. Penser à l’autre, se demander si telle chose lui ferait plaisir, fait partie des traits de caractère que l’on a ou que l’on n’a pas ou que l’on a perdu. Peut-être que travailler alors sur le fait d’être centré sur soi, de plus en plus égoïste même au sein de notre couple est déjà une piste de réflexion. Mais j’invite ces gens, les plus malheureux d’entre nous, à retrouver le plaisir de penser à ceux qu’ils aiment, à leur bien-être et à ce qui leur donnerait le sourire et du baume au cœur avec une simple attention.
A force de rêvasser aux tenue de plages idéales, j’en oublie que le soleil tourne et que je suis désormais, non plus à l’ombre d’une paillote, mais sous le soleil exactement.
Juste le temps de vous dire de ne pas oublier le détail qui fait mouche libellule : la french pour vos petons qui donne aux orteils l’air de coquillages nacrés.
Quant à moi, il ne me reste plus qu’à trouver la tenue idéale qui se mariera avec ma peau écrevisse et à passer chez le pâtissier pour acheter la tarte aux framboises que mon mari aime tant...
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