16 octobre 2010

Le roman de Charles 2

Quand j’étais jeune je rêvais.

Je rêvais tout le temps, je jouais avec des amis imaginaires.
Il y avait ce petit garçon, il avait deux ans de plus que moi, était bien plus grand et plus fort. Il rigolait à toutes mes blagues, on construisait des châteaux avec mes couvertures et mes coussins.
Ma mère ne se demandait pas à qui je parlais. Tant que je jouais et qu’elle etait tranquille ça lui convenait.


Puis évidemment j’ai grandi, et je me suis retrouvé  là :
Dans cette grande salle à bosser 20h par jour. Je ne vois pas la lumière du soleil depuis des semaines, le temps glisse sur mes épaules.
Ce que je mange n’a plus de goût, seule la musique me redonne vie, et me fait voyager.

Je rêvais d’être guitariste quand j’étais petit, comme tous les parents, ma mère était contre, quand on est petit, on vous dit qu’il faut faire un bon métier qui vous permettra de gagner de l’argent et de subvenir à vos besoins.
Et si mon besoin a moi c’était de jouer.
Je gagne de l’argent, je subviens à mes besoins Maman, mais je suis seul comme toi, et malheureux comme toi.
Si ma mère avait suivi mon père, elle aurait probablement été fauchée aujourd’hui mais peut être qu’elle aurait été heureuse aussi.

A force de se protéger, de s’empêcher de vivre parce qu’on a peur de prendre des risques, on n’en prend pas, et on a un métier, on a une vie respectable et c'est tout.

Je suis comme cet homme qui va tous les Jeudi soirs au même club de jazz que moi et qui regarde le chanteur avec ses grands yeux miel mélancoliques.
Tiens, ça fait deux soirs que je ne le vois pas d’ailleurs. . .

Un samedi matin, je n’avais pas école, je voulais faire plaisir a ma mère alors je suis descendu en bas de la maison chercher deux croissants au beurre.
Il y avait une rose bleue dans la boutique, je trouvais ça rigolo, alors je l’ai prise. Et quand je suis remonté, j’ai tapé a sa porte, elle était la, sereine et assoupie, allongée de travers dans ce grand lit beige.
Je lui ai fait un bisou sur le front, elle s’est réveillée avec cet air qui la caracterise.
Elle m’a pris dans ses bras si longtemps en souriant, j’ai glissé ma tête dans son cou encore chaud . Ilsentait bon.

C’était un bon réveil,
les réveils des Samedi matin sont toujours bons
avec leur parfum de vacances et leurs odeurs de maison encore endormie.

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