11 février 2011

Le thème de la semaine : La jeunesse

A partir de quand exactement pense-t-on à la jeunesse ?


La jeunesse : est ce seulement un âge ou est-ce un état d’esprit ?
Est ce qu’il suffit de se sentir jeune pour être jeune ?

On commence à penser à la jeunesse quand des regards plus mûrs se posent sur nous.
Tout à coup, on comprend le poids des années sur les épaules des autres, et l’on comprend pourquoi ils nous regardent ainsi.

Puis, rapidement, on se dit que notre jeunesse ne durera pas, on commence à avoir mal quelque part et à être fatigué en fin de journée, ne vouloir rien faire si ce n’est se détendre.
Et l’on s’angoisse alors, avant même qu’une première ride n’apparaisse, on a déjà utilisé trois crèmes antirides.

En fait, on court après le temps, on cherche à dépasser les années qui passent.
On aimerait que le temps glisse sur nous. Qu’il nous épargne, comme la mort.

Eh oui, nous prévenons aujourd’hui les rides qui n’existent pas encore, nous prévenons les problèmes qui ne sont pas encore survenus, en s’assurant contre tout : les ouragans, les vampires , les tempêtes, les chagrins d’amour, les noyades, les accidents, , les manques de chance …
La nouvelle génération est prévoyante, quoique lorsqu’il s’agit d’environnement elle prévoit. Mais rarement au prix de son confort. Le bien être : notre planète d’accord mais on conserve nos spas et nos voitures.

De nos jours, être belle ou beau c’est être jeune, mince, en forme. C’est avoir de jolis atours (chers c’est mieux), c’est posséder le dernier accessoire à la mode, et si c’est un homme, Soit.

Je ne dénigre pas cette société, je constate seulement, et en écrivant je me rends compte alors que j’utilise une crème « jeunesse des mains » sans même y avoir prêté attention.

Je suis une jeune femme du XXIème siècle, je suis formatée comme tout le monde à préférer les gens minces, et riches.
En me regardant chaque matin, je bataille avec moi même, pour essayer de m’aimer malgré mes formes de femme. Je mets des lotions qui réveillent ma peau, avant de mettre une crème qui éveille mon regard puis après une crème qui hydrate tout en veillant à matifier mon teint, j’applique du maquillage pour cacher mes imperfections.

Mais comme dirait mon père : Si tu as des boutons, c’est bon signe, ça veut dire que ta peau vit. Ben, il a pas tort … En fait, on cache notre humanité, dès qu’on a deux minutes.

Evidemment, j’adore prendre soin de moi, et me tartiner de toutes sortes de crèmes aux odeurs rigolotes et aux bienfaits miraculeux.
Mais tout de même, moi, mon corps, ma tête, mes courbes je les aime bien, je les trouve féminines, maternelles. Et pourtant, avec quelques kilogs en plus, je ne ferai plus partie de la norme. Je ne serais plus regardée, voire marginalisée.

Dur le XXIème siècle. Mais, en réalité ça a toujours été comme ça. Oui, au XIXème siècle, figurez-vous qu’être bronzé tait signe de pauvreté : cela signifiait que vous étiez toute la journée dehors à labourer les champs, d’ou votre teint hâlé.

Les discriminations sont les mêmes, à travers le temps, mais elle se déguisent.

Alors que de plus en plus de campagnes publicitaires nous enjoignent de nous aimer tels que nous sommes avec nos différences. Alors que la télé nous fait croire que nos différences sont nos richesses et dans le même temps, nous présente une seule et même image.

En fait, le monde serait schizophrène et nous entrainerait dans sa folie avec lui.
La nouvelle génération : S comme schyzo ? P comme paradoxale et E comme épicurienne.

SPE.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

(Laissez un nom/un pseudo c'est plus agreable pour celui qui vous lit )