27 avril 2010

La Chronique Culture by Joanna : Le Sourire étrusque

Aller au cinéma pour…

…rire : avec Kick-Ass, des losers sympathiques, des héros attachants, un Nicolas Cage hilarant et un détournement des codes du « comic » qui ravira le geek qui sommeille en vous ! Eclats de rire garantis !
…réfléchir (un peu) : avec Greenzone où un Matt Damon très Jack Bauer-esque, seul contre les méchants, y compris ceux de son propre camp, déjoue toutes les machinations et combat pour le triomphe du bien et de la vérité.
Un film qui prouve que les Etats-Unis peuvent déjà prendre du recul et analyser leur plus récente guerre.

…rêver : avec Alice au pays des merveilles. Tim Burton renoue avec le genre d’univers sombre et fantastique où son art s’épanouit le mieux, magnifié ici par la 3D. Les personnages loufoques de Lewis Caroll y évoluent avec grâce et une profondeur nouvelle. On est plus proche de L’étrange Noël de Mister Jack que du Alice de Disney et on en oublie le poids des lunettes pendant deux heures.

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Le sourire étrusque de José Luis Sampedro, Métailié (12 octobre 1994)C’est l’histoire d’un vieux paysan calabrais malade qui arrive chez son fils à Milan pour y subir des examens et, il le sait, perdre le combat face au mal qu’il appelle « Rusca » et que les médecins nomment « cancer ». Il déteste la vie dans le Nord, cette ville hostile et son ciel gris, mais c'est là qu'il découvre son dernier amour : son petit fils, Bruno, qui porte le nom que ses camarades partisans lui avaient donné au temps du maquis.
C’est un roman d’amour, pas ce genre de bluette où le garçon aime la fille et inversement, non, le roman de l’amour inconditionnel d’un vieil homme pour son petit-fils, un amour si fort qu’il en devient presque douloureux. L’écriture, à l’image du personnage à qui l’auteur prête sa voix, est directe, simple, sans fioriture. Universelle.
C’est aussi l’Histoire, avec un grand H des maquisards italiens, leur souvenir que porte ce grand-père et qu’il transmet au petit Bruno, de même que son attachement à ses racines, à son village dans les montagnes, aux valeurs traditionnelles, tout ce que le petit ne connaîtra pas à Milan, avec des parents « modernes »
Dès la rencontre entre le grand-père et l’enfant, lorsqu’il est témoin de la naissance de cet amour violent, pur et dévorant, le lecteur est saisi d’une émotion dont il ne peut se défaire jusqu’à la dernière page.
Et même après.

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