23 mai 2010

La Chronique Politique de Rita : La réforme des retraites pour les nuls


Le pourquoi du comment et du quand?


Pourquoi?

Parce que toi, jeune français insouciant, un jour tu seras vieux et tu auras des soucis. Ça fait deux ans que tu manges de la crise matin, midi et soir et tu es au bord de l’indigestion. Ne t’en fais pas, jeune français insouciant, c’est normal, c’est ce qui arrive quand on commence à comprendre qu’on est mal barré.
Regarde tes parents, vieux avec des soucis : quand eux avaient ton âge, notre beau pays comptait dans les neuf millions de retraités, aujourd’hui, ils sont seize et quand toi tu auras leur âge, ils seront autour de vingt millions.             Du coup, comme tu peux t’en douter, avec le fameux « trou de la sécu » actuel, à moins de gérer nos aînés comme les pingouins (les abandonner à leur sort sur la banquise pour qu’ils s’éteignent affamés ou frigorifiés), c’est maintenant que ça se passe.

Maintenant, parce que le niveau de notre déficit est digne d’un roman du Jules Verne (20 000 lieues sous les mers, au cas où…) et qu’à moins de baisser les pensions (déjà plutôt basses pour la plupart des seniors) ou de carrément les supprimer, le système actuel n’est pas viable.
Maintenant, également parce que ce qui était vrai à l’époque où nos parents entraient dans la vie active ne l’ai plus aujourd’hui. Dans les années 1960, à 65 ans on faisait du shopping pour son cercueil si on le pouvait encore. En 2010, il est courant d’entendre parler de sexagénaire qui brûlent la chandelle par les deux bouts. Alors en 2030, avoir soixante ans ce sera encore avoir la vie devant soi (avec du diabète, une sciatique et du viagra pour ces messieurs certes,         et la ménopause pour vous mesdames, mais tout de même).

L’autre solution serait l’augmentation des prélèvements sociaux, mais les temps sont déjà assez durs comme ça, sans oublier que le « président du pouvoir d’achat » voudrait bien être réélu en 2012!
Voilà pour le pourquoi et le quand sans entrer dans une analyse macroéconomique dont je m’avoue incapable.

Comment ?
On a tous vu, lu et entendu qu’on allait travailler pour cotiser plus longtemps. Mais concrètement ça veux dire qu’alors qu’aujourd’hui, on cotise pendant en moyenne quarante ans et l’âge de départ à la retraite (auquel on peut avoir droit aux pensions) est fixé à soixante ans, ces deux limites devraient être repoussées. On ne saura exactement l’importance de ces augmentations que quand la loi se discutera au Parlement mais il est prévisible que la France veuille s’aligner sur ces voisins européens où l’âge moyen de départ à la retraite est de 63 ans.

La raison pour laquelle la réforme est si délicate, est qu’il faut tenir compte de la diversité des situations des « actifs » : ceux qui font de longues études ont certes des revenus plus importants mais commencent à cotiser plus tard, en revanche les jeunes qui ont du mal à s’insérer dans la vie active ont également une durée moindre de cotisation pour des revenus limités. Il faut donc arriver à concilier départ à la retraite et durée de cotisation pour aboutir à un système égalitaire.
Les syndicats avancent souvent l’argument de la pénibilité du travail dont il faudra également tenir compte mais en étant réaliste et cela passera inévitablement par une redéfinition de cette pénibilité (le stress menant jusqu'au suicide a-t-il peut être compenséce que l'automatisation et la mécanisation ont reussi à eviter ?).  
À ce propos, cette idée est souvent avancée par les syndicats de la SNCF mais moi si j’étais au Gouvernement, je leur ferais peur en disant que les jours de grève sont décomptés de la durée de cotisation, ce qui pour eux donnerait lieu à une ouverture des droits à titre posthume…

Plus sérieusement, il y a la face cachée de l’iceberg qu’est la réforme des retraites : la fiscalité. Le gouvernement a donc fini par rejoindre le coté obscur de la force en menant la première offensive contre le bouclier fiscal par une taxation accrue des plus hauts revenus  et des revenus du capital (les plus-values en bourse par exemple).
Pour finir, un des derniers objectifs est de rééquilibrer les régimes du public et du privé mais avant ça il faudra d’abord attendre les phases éliminatoires qui opposeront
le PS à l’UMP,
puis le Gouvernement aux syndicats
pour obtenir la réforme finale que je me ferai un plaisir de vous commenter.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

(Laissez un nom/un pseudo c'est plus agreable pour celui qui vous lit )